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Des entreprises du nautisme au service du patrimoine

Pinasses, bacs à voile et autres bateaux d’exception comptent parmi les embarcations construites en bois que l’on peut admirer sur le bassin d’Arcachon. Elles sont le reflet d’un patrimoine et d’une histoire, celle des chantiers navals traditionnels. En témoigne le chantier naval Bonnin, aujourd’hui dirigé par Alexis Bonnin, où six générations de charpentiers de marine ont œuvré pour transmettre leur savoir-faire historique. Entre tradition et modernité, les chantiers navals Bossuet, Dubourdieu, Ronco et Raba partagent également la passion de la construction de bateaux dans le respect des exigences, de la rigueur et des traditions du métier de charpentier de marine.

Un enjeu partagé : la préservation des savoir-faire

Les chantiers navals traditionnels contribuent pleinement au dynamisme local et partagent les mêmes difficultés de recrutement liées à la qualification des salariés et à l’attractivité des métiers. La transmission des savoir-faire est ici un enjeu fort, lié à la préservation du patrimoine arcachonnais. Or, les jeunes sortant de formation – déjà peu nombreux – ne sont pas armés pour exercer leur métier de charpentier de marine. La maîtrise des compétences de base comme l’utilisation des outils à main, et le développement de la polyvalence sont au cœur des attentes des professionnels.

Pour pallier l’absence d’offre sur certaines spécialités, à l’instar de la peinture ou du vernissage, les chantiers navals forment en interne via le contrat de professionnalisation et l’accompagnement d’OPCO 2i.

Adapter l’offre de formation aux besoins des entreprises

Alexis Bonnin et ses confrères se mobilisent pour envisager des solutions qui permettraient d’adapter les formations aux compétences attendues et de mieux communiquer sur ce métier de « niche ». La rénovation des diplômes de charpentier de marine (CAP/BP) devient nécessaire pour s’adapter aux exigences du métier. Leur contenu, trop ambitieux, ne permet pas de maîtriser les fondamentaux autour du travail du bois et la réalisation de petits ensembles. Un parcours rythmé par davantage de pratique et construit autour d’un socle commun en construction et réparation navale serait plus adéquat, selon les entreprises, pour acquérir les gestes « du premier coup de crayon au dernier coup de pinceau ».

Une démarche collective ambitieuse

A l’écoute des besoins des professionnels du bassin d’Arcachon, Cécile Briaud, conseillère formation OPCO 2i Nouvelle-Aquitaine, a réuni un collectif dynamique autour des entreprises, de la Fédération des industries nautiques (FIN), du rectorat de Bordeaux, du lycée de la mer de Gujan-Mestras et de l’agence de développement économique du bassin d’Arcachon (BA2E). Début avril, le groupe de travail a finalisé la collecte des besoins afin qu’une démarche soit engagée au niveau national, en lien avec les autres territoires de la filière nautique. Céline Virot, Responsable emploi et formation de la FIN, coordonne l’initiative avec la branche professionnelle et le service de l’Education nationale en charge de la rénovation des diplômes (Dgesco).

La confiance établie avec les professionnels du nautisme a permis d’entamer ces réflexions vers la rénovation des diplômes ou d’autres voies éventuelles, tant attendues localement.

Cécile Briaud

Conseillère formation OPCO 2i Nouvelle-Aquitaine

A travers cette démarche partenariale, OPCO 2i est au cœur de ses missions : accompagner les entreprises industrielles dans le développement des compétences et renforcer l’attractivité des métiers.

De gauche à droite : Vincent Ronco, Atelier naval Ronco / Ludovic Henrion et Raphaël Bonnefon, Constructions navales Raba / Emmanuel Quentin, Lycée de la mer / Alexis Bonnin, chantier naval Bonnin / Cécile Briaud et Joy Vasseur, OPCO 2i Nouvelle-Aquitaine / Jean-Baptiste Bossuet, Chantier naval Bossuet / Thibault Laporte, Ba2e

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